Mes lectures
Sources d'inspiration et fruits de l'élaboration de mes pensées,
les œuvres d’éminents sociologues, les articles pertinents de la revue Sciences Humaines à laquelle je suis abonnée, les cours du master du collège coopératif d’Aix en Provence, les résultats d’enquêtes, … les témoignages de personnes handicapées me nourriront et alimenteront mes propos.
Ouvrages
AÏACHE Véronique, L’art de la quiétude, ces chats qui nous apaisent, Editions Flammarion octobre 2017
BERTAUX Daniel, Le récit de vie, Editions Armand Colin 2016, Collection 128
BLANC Alain, Sociologie du handicap, Editions Armand Colin octobre 2012
BOUTON Xavier, Corps diminué et reconstruction collective, Editions PUG novembre 2008
CYRULNIK Boris, un merveilleux malheur, Editions Odile Jacob janvier 2002
DE SINGLY François, Double je. Identité individuelle, identité statutaire, Editions Armand Colin 2011
FISHER Georges, Le ressort invisible. Vivre l’extrême, Paris, Le Seuil 1994
LABORIT Henri, Éloge de la fuite, 1976.
MARTUCCELLI Danilo, Forgé par l’épreuve. L’individu dans la France contemporaine, Armand Colin 2006.
VILLE Isabelle, FILLION Emmanuelle, RAVAUD Jean-François, Introduction à la sociologie du handicap, Editions de Boeck 2014
Documents internet
Webdocumentaire : le corps handicapé, vivre après l’accident. www.lemonde.fr 09 avril 2010
Documents officiels
CHOSSY Jean-François Passer de la prise en charge à la prise en compte novembre 2011
DESMOND Thomas La pair-aidance Note de la délégation interministérielle à l’hébergement et à l’accès au logement juillet 2016
PRADAT-DHIEL Pascale Mission interministérielle en vue de l’élaboration d’un plan d’action en faveur des traumatisés crâniens et des blessés médullaires Rapport MPR novembre 2010
Articles revues
ACKER Françoise Les compétences des malades 2006/4 N°87 CAIRN Infos
ANAUT Marie La relation de soin dans le cadre de la résilience Informations sociales CNAF 2009/6 N° 1
AUDARD Catherine Les frontières de la justice : citoyenneté, capacité d’anticipation et handicap Revue française d’éthique appliquée ERES 2016/2 N°2
BLANC Alain Handicap et démocratie Vie sociale Editions ERES 2015/3 N°11
COLLOGNAT Annie L’art de vivre dans l’Antiquité, N°55 Juin Juillet Août 2019, Sciences Humaines
DE FOUGIERES Sabine Impact du handicap parental Accompagnement à la parentalité 2017
DORTIER Jean-François Combattre, fuir ou subir ? N°216S juin 2010 Sciences humaines
DORTIER Jean-François Les sept chemins d’une belle vie N° 302 avril 2018 Sciences Humaines
DORTIER Jean-François La philosophie à l’épreuve de vie. Grands dossiers N°23 juin juillet août 2011 Sciences Humaines
ESPAGNACQ Maud et RAVAUD Jean-François Les conséquences d’une tétraplégie traumatique sur la mise en couple IRDES Questions d’économie de la santé N°212 septembre 2015
FOURNIER Martine Qu’est-ce que l’identité ? N°303 mai 2018 Sciences Humaines
JOURNET Nicolas Pourquoi est-il si difficile d’écrire. N°253 novembre 2013 Sciences Humaines
GARDIEN Eve L’intimité partagée par nécessité : entre respect et liberté Connaissances de la diversité ERES 2014
LHERETE Héloïse La maladie, un voyage au bout de soi N° 216S juin 2010 Sciences Humaines
LOUSTALOT Emmanuel Etre particulier employeur en situation de handicap Vie Sociale 2017/1 N°17
MARCELLINI Anne, Au-delà des apparences… interactions, séduction et rencontres amoureuses des personnes présentant des déficiences INSHEA 201/2 N°50
MARMION Jean-François La résilience, mythes et réalité. N°194 juin 2008 Sciences humaines
MARMION Jean-François Se reconstruire après un drame. N° 205 juin 2009 Sciences Humaines
MARQUIS Nicolas Le self-help ou l’étrange idée de s’aider soi-même, N°55 Juin Juillet Août 2019, Sciences Humaines
OLANO Marc Les pionniers de la psychologie humaniste, N°55 Juin Juillet Août 2019, Sciences Humaines
OLANO Marc Croire en soi pour agir. N°305 juillet 2018 Sciences Humaines
SEURET Franck Portraits chiffrés des blessés médullaires Faire Face N°195 Mars 2011
SOTINEL Thomas « Patients » de la fragilité des corps. 21 janvier 2018 Le MondeSEURET Franck Portraits chiffrés des blessés médullaires Faire Face N°195 Mars 2011
STIKER Henri-Jacques La brisure du handicap en cours de vie Connaissances de la diversité ERES 2019
Comprendre le handicap pour mieux accompagner, 2017 Association Handéo
THIEVENAZ Joris L’analyse des activités du patient : une occasion de réinterroger la notion de travail Les cahiers du CERFEE 2017
VILLE Isabelle Identité, représentations sociales et handicap moteur 2002 Association des Paralysés de France
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3 avril 2020, une impression de « déjà vécu ».
- Le 03/04/2020
- Dans Mes rencontres
Après ces quelques jours de confinement, j’ai envie d’écrire, de partager avec vous mon expérience.
La situation à laquelle nous sommes confrontés actuellement me rappelle étrangement celle que j’ai vécue à l’âge de 33 ans : le livre « 20 ans après » en témoigne. Pourquoi ?
Victime d’un accident, je me suis retrouvée isolée dans une chambre de réanimation, entourée d’appareils pour m’aider à respirer, coupée de ma famille.
C’est tout d’abord un traumatisme physique : désencombrer les poumons, retrouver l’air nécessaire pour ma survie et rendre ma respiration autonome.
Puis, vient le bouleversement moral, source d’angoisse, de doute sur un avenir différent. Il faut accepter ce tournant du destin pour construire une nouvelle vie.
Mais on ne renaît pas sans un travail sur soi, un regard distancié sur la situation imposée : vous livrer les enseignements d’un vécu similaire permet d’analyser l’événement actuel avec sérénité et d’en apporter des réponses.
- En premier, faire preuve de patience : le temps est un bien précieux qu’il est important de mesurer. Chaque jour est un pas de plus vers une victoire attendue. Personne n’en connaît ni l’échéance ni l’issue. Vivre au présent sans se soucier du futur apporte plus de satisfaction que la peur de l’avenir.
Depuis le 13 octobre 1997, j’étais en confinement. Au bout de dix semaines, le jour de Noël, alors que je débutais ma rééducation à Montpellier, je sortis pour la première fois à l’extérieur. Ce cadeau reste encore gravé dans ma mémoire : l’air vivifiant remplissait mes poumons et je me sentais vivante.
Brûler les étapes aurait nui à ma progression : le moment de sortir de notre confinement viendra lorsque le contexte sera favorable. Ne soyez pas trop pressés !
- En second, devenir l’acteur de sa propre histoire en étant responsable de nos comportements : en utilisant les gestes barrières, je préserve ma propre santé et je protège celle d’autrui. Etre actif, c’est être pleinement conscient des risques encourus et d’en limiter les impacts pour soi et pour l’entourage. Les contraintes imposées doivent être acceptées sans déni, sans révolte, sans colère.
La situation de handicap, que j’ai du apprivoisée, requiert les mêmes aptitudes : comprendre ce que l’on vit, c’est déjà connaître le pour quoi on agit.
- Troisièmement, le confinement modifie notre interaction avec l’entourage : en 1997, je n’avais aucun moyen de communication avec ma famille (quelques visites régulières de ma maman et de rares amis). Aujourd’hui, nous disposons de moyens modernes principalement avec les réseaux sociaux.
L’isolement physique n’empêche donc pas le dialogue via le téléphone ou les vidéos en famille : partager ces moments particuliers est important pour garder un lien social. Profitez de ces instants inédits pour parler de ce que chacun vit dans son « chez soi » et libérer vos émotions !
On voit se multiplier les vidéos en direct de musiciens, de cours de yoga, … Accueillir ces nouveaux modes de pratique demande un apprentissage, une adaptation mais se révèlent être très bénéfiques pour le moral.
- Enfin, je me concentre sur la valorisation du positif : écouter de la musique, lire, jouer à des jeux de société, quelque soit ses centres d’intérêt, toute activité destinée à divertir est préférable à l’écoute anxiogène des médias, relatant le nombre de morts ou visionnant les images traumatisantes de malades en réanimation.
Ce recul face à une réalité existante permet d’écarter une peur, certes légitime, mais qui ne doit être envahissante : nous sommes tous vulnérables et fragiles mais notre force réside dans l’appréhension d’une vision plus optimiste.
Comme dans mon apprentissage en rééducation, j’ai toujours préféré voir ce que je pouvais encore faire plutôt que de me lamenter sur mes déficiences.
Cette crise sanitaire marquera à jamais notre existence et induira des changements dans nos modes de vie.
Il y aura un « avant » et un « après », comme l’a été mon parcours.
Comme une forêt dévastée après un incendie, la nature reprendra vie autrement : on retrouve cette résilience chez l’homme qui, suite à un traumatisme, développe des capacités d’adaptation et une nouvelle forme d’existence.
De cet événement, naîtra une philosophie de vie qui nous apprendra sa vraie valeur avec modestie et retenue et nous ouvrira les portes d’un retour à l’essentiel.
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Faire le bilan de mon expérience de rééducation.
- Le 31/03/2020
- Dans Mes écritures
Lorsque je suis entrée au centre MPR de Propara le 8 décembre 1997, rien ne présumait de mon parcours et de l’échéance du 16 octobre 1998.
C’était bien là l’objectif de l’expérience qui s’active pendant un temps donné dans un périmètre défini : le sociologue Jean-François Ravaud définit la rééducation comme « une arène institutionnalisée de nouvelles expérimentations du corps, du mouvement, de l’espace, d’élaboration et de transmission de savoir-faire et de normes, d’apprentissages sociaux formels et informels de techniques du corps[i] ».
[i] VILLE Isabelle, FILLION Emmanuelle, RAVAUD Jean-François, Introduction à la sociologie du handicap, Editions de Boeck 2014
Date de dernière mise à jour : 28/02/2020